
Pourquoi beaucoup de salariés, en particulier en France, se rendent-ils au travail chaque matin en trainant les pieds ? C'est le sujet d'une interview de Pierre-Yves Sanséau, professeur en gestion des ressources humaines et chercheur à GEM.
Le pessimisme dans l’entreprise se traduit par des propos échangés avec des proches : « tu vas travailler ? Bon courage… » Ou par les comportements d’évitement de salariés qui cherchent à en faire le moins possible. Ou par cette connotation négative de la valeur « travail » par rapport aux loisirs et au temps libre. Mais comment en est-on arrivé là ?
Pour Pierre-Yves Sanséau, l’explication réside notamment dans notre histoire et notre culture
La France est depuis des siècles un pays très centralisé qui s’appuie sur la hiérarchie, l’autorité et la discipline. Ses entreprises, naturellement, s’inspirent de ce modèle. C’est aussi un pays imprégné par la tradition catholique, qui demande à chacun de gagner son ciel en travaillant à la sueur de son front. De là, peut-être, les idées de souffrance, de précarité voire d’exploitation souvent associées au travail.
Pourtant, Pierre-Yves Sanséau estime qu’il est possible d’échapper à ce modèle. En France et ailleurs, certaines entreprises parviennent à faire cohabiter la rentabilité, le plaisir au travail, le sens du travail et la reconnaissance.
Par ailleurs, la mondialisation permet à un nombre croissant de jeunes Français de voyager. Ils découvrent d’autres cultures, d’autres façons de considérer le monde de l’entreprise. Avec le temps, peut-être arriveront-ils à faire évoluer les valeurs que la société française associe au travail ?