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Trophées de la Paix économique : les lauréats

Publié le
16 Mai 2019

Le 14 mai dernier, les Trophées de la Paix économique ont ancré le premier événement international, visant à soutenir le déploiement de pratiques managériales vertueuses dans les organisations. 10 entités nationales et internationales ont été récompensées. Focus sur ces pionniers de la paix économique.

Ces Trophées organisés par Grenoble Ecole de Management ont pour ambition d’encourager les organisations à poursuivre des initiatives managériales plus humanistes, qui sont en cours d’élaboration. Les projets défendus par les lauréats, seront accompagnés pendant deux ans par les enseignants-chercheurs de la chaire de recherche. L’objectif est de consolider leur mise en œuvre.

Trois dimensions de la paix économique ont été récompensées au sein des organisations 
lauréates : le développement de la personne ; le développement des relations et des styles de management et le développement et l’épanouissement des parties prenantes, selon trois typologies : les entités de 1 à 249 salariés ; 250 à 5 000 salariés et plus de 5 000 collaborateurs.

Au total, 75 organisations nationales et internationales ont candidaté aux premiers Trophées de la Paix économique.

Les lauréats : 10 organisations récompensées

Le développement de la personne

  • La Ville de Kingersheim. Un laboratoire de la bienveillance (1 à 249 salariés)
  • GSF Propreté. Une formation à la nutrition/santé (+ de 5 000 salariés)

Le développement des relations et des styles de management

  • ALMA. L’esprit participatif, support d’une dynamique vertueuse (1 à 249 salariés)
  • Ex-aeco APF Industrie La transformation digitale pour tous (entre 250 et 5 000 salariés)
  • Ex-aeco Veolia Centre-Est ose un modèle « GLocal » (entre 250 et 5 000 salariés)
  • Le groupe Engie imagine 2030, via l’intelligence collective (+ de 5 000 salariés)

Le développement des parties prenantes

  • Cover Dressing œuvre au « Bien à Porter » (1 à 249 salariés)
  • Vals du Dauphiné impulse le dispositif LIBERTE (250 à 5 000 salariés)
  • Socota. Un modèle industriel pacifié (+ de 5 000 salariés)

Prix spécial du jury

  • L’Institut de l’Engagement. Un tremplin citoyen vers la formation et l’emploi (1 à 249 salariés)

Focus sur les projets

Le développement de la personne

La Ville de Kingersheim. Un laboratoire de la bienveillance
1 à 249 salariés

Kingersheim est une commune de 13 000 habitants de la banlieue de Mulhouse, dans le département du Haut-Rhin en région Grand-Est (Alsace). Son maire, Jo Spiegel, s’est interrogé sur la meilleure façon d’associer les citoyens aux décisions et aux projets communs, porteurs de sens.
Le projet Happy-Culteur, imaginé par la Ville de Kingersheim, adresse en première intention les agents de la collectivité. Ce laboratoire de la bienveillance vise à apporter aux employés de la Ville de Kingersheim des outils concrets, favorisant la paix intérieure, comme la pratique de la pleine conscience, le développement de l’intelligence émotionnelle et de la psychologie positive. La finalité est de diffuser la bienveillance dans les relations avec les citoyens, les institutions, les associations et autres partenaires. La méthodologie ? Proposer un cycle de huit séances d’initiation à la pratique de la pleine conscience et de l’intelligence émotionnelle ; réaliser des vidéos pédagogiques sur ces thématiques ; animer des ateliers-conférences ; mettre à disposition des ressources (livres, vidéos…) et créer un forum ouvert pour diffuser l’ensemble de ces ressources.

GSF Propreté. Une formation à la nutrition/santé
Plus de 5 000 salariés

Groupe français indépendant, GSF Propreté conçoit et met en œuvre des solutions performantes pour garantir la propreté et l’hygiène des espaces de travail, de vente, de production, de santé, de loisirs et de transports de plus de 6 000 clients, en France et à l’international. 3 % de la masse salariale est allouée à la formation. 
Pour pallier les risques d’accidents du travail et améliorer les conditions d’exercice de 34 067 collaborateurs du groupe, GSF a décidé d’entreprendre une démarche d’éveil à la santé sur le lieu de travail, à travers une préparation physique et nutritionnelle de ses employés. Analyse des causes d’accidents, avec les différents responsables de sites (santé, sécurité), recherches et préconisations de solutions avec des médecins, sophrologues… L’ambition du programme est d’optimiser l’organisation du travail sur site, de concert avec les salariés, les professionnels de santé et les instances régionales du groupe. L’enjeu, à terme, est de déployer ces initiatives à l’échelle du groupe et de ses filiales. D’ores et déjà, les clients se sont associés à cette démarche.

Le développement des relations et/ou du management

ALMA. L’esprit participatif, support d’une dynamique vertueuse
1 à 249 salariés

Alma est une société coopérative, détenue à 100 % par ses salariés – une centaine de collaborateurs. La scop réalise 10 M€ de CA annuel, dont 20 % sont injectés dans la R&D. Créée en 1979, à Grenoble, l’entreprise est investie dans quatre métiers de l’informatique, à haute valeur ajoutée. Elle est ancrée à l’international, via ses filiales et son réseau de distribution.

Depuis près de 40 ans, l’entreprise mise sur les valeurs du management participatif. Alma s’est structurée autour de business units autonomes – les scopettes –, tout en maintenant une gouvernance transversale et en cultivant un esprit coopératif vivace. Tous les trois ans, au sein de chaque scopette, Alma procède au processus ElVa : pour Elaboration/Validation. Cette démarche d’amélioration continue permet d’impliquer les équipes sur le volet stratégique, puis dans la mise en place opérationnelle. A échéance de cinq ans, Alma a l’ambition de transposer le processus ElVa à l’échelle de l’entité globale, en France et dans ses filiales, et de l’appliquer à l’équipe de dirigeants, intégrant le conseil d’administration et la direction générale.

250 à 5 000 salariés (Deux lauréats execo)

APF Industrie. La transformation digitale pour tous

Sous-traitance industrielle, transport des personnes à mobilité réduite ou non, propreté, facility management, conciergerie et autres services d’entreprises… APF Industrie est une entreprise adaptée de 150 collaborateurs, située à Echirolles.

L’association est consciente de l’enjeu de gagner en valeur ajoutée dans l’ensemble de ses métiers. La montée en compétences numériques, le gain en autonomie, en employabilité et en qualité de vie au travail pour tous, sont des conditions sine qua non. Le projet d’APF Industrie consiste donc à transformer ses métiers grâce au numérique. Son objectif est de réduire la fracture numérique, en intégrant des solutions digitales dans toutes les activités de l’entreprise. L’ambition est la maîtrise des outils digitaux par l’ensemble des collaborateurs, à tous les niveaux hiérarchiques et pour chaque profil de postes. Le projet de digitalisation devrait s’échelonner de juin 2019 à juin 2021.

Veolia Centre-Est ose un modèle « GLocal »

Présent sur les cinq continents, Veolia conçoit et déploie des solutions durables pour la gestion optimisée de l’eau, des déchets et de l’énergie. Veolia Eau France, la branche dédiée à la gestion de l’eau, est organisée en neuf régions, dont la région Centre-Est qui porte le projet d’une entreprise « GLocale ».

L’idée ? Gagner en proximité en créant des « quasi PME » autonomes sur 67 territoires. Ces territoires deviennent la pierre angulaire de l’organisation. Un seul directeur par entité territoriale ; moins de hiérarchie ; plus de transversalité et de travail collaboratif, proche du terrain… Pour ce faire, Veolia Eau France a lancé le programme « Osons l’entreprise joyeuse », fondé sur le concept de la pyramide inversée et le principe de subsidiarité. Dans cette logique, l’entreprise a créé un groupe de « sponsors du changement », visant à relayer les bonnes pratiques et les nouvelles postures managériales, à tous les niveaux de l’entreprise.

Le groupe Engie imagine 2030, via l’intelligence collective
Plus  de 5 000 salariés

Groupe mondial référent dans l’énergie bas carbone, Engie table sur le leadership mondial de la transition zéro carbone, en particulier pour les entreprises et les collectivités territoriales.
Engie entend faire de l’intelligence collective le levier de la mobilisation de ses écosystèmes internes et externes. Afin de mobiliser ses 160 000 collaborateurs, ses clients, ses partenaires et la société civile, Engie a déployé le dispositif « Imagine 2030 », via une grande consultation-action. L’objectif ? Sonder ces publics et les associer à la compréhension des besoins émergents pour ajuster son offre. En 2018, 25 000 contributions ont nourri une plate-forme numérique d’Intelligence Artificielle, permettant d’analyser toutes les propositions en dix langues. Déjà, Engie avait lancé des « Engie Lab » ouverts, permettant à des salariés de partager leurs convictions et leurs idées sur la société de demain. Engie se propose donc de saisir ces nouveaux outils digitaux et d’IA, afin d’associer des milliers d’individus et ses collaborateurs aux réflexions stratégiques du groupe, instaurant ainsi une nouvelle forme de participation.

Le développement des parties prenantes

Cover Dressing œuvre au « Bien à Porter »
Plus de 1 à 249 salariés

La start-up associative Cover Dressing, au Havre, développe une expertise visant à comprendre les modalités d’habillage des personnes concernées par des limitations fonctionnelles, liées à l’âge, la maladie, au handicap… pour accroître l’ergonomie des vêtements de prêt-à-porter existants. Il s’agit bien d’œuvrer à l’inclusion sociale et de réduire les inégalités d’accès vestimentaire.

Cover Dressing, via ses workshops modélisés, adossés aux outils numériques, vise à mobiliser toutes les parties prenantes de la chaine de valeur de la filière de la mode, et les professionnels de santé. La sensibilisation a été amorcée en 2018 avec 48 accompagnements de shopping spécialisés, six ateliers habillage/habillement en centre de rééducation fonctionnelle ; six ateliers thématiques en centres commerciaux, un défilé de mode Bien à Porter… Les prochaines étapes ? Consolider et pérenniser cette action, en développant des partenariats avec les marques et les groupes de prêt-à-porter ; poursuivre la R&D sur le volet médical ; développer une communauté de bénéficiaires via un site communautaire et travailler à la notoriété du « Bien à Porter ».

Vals du Dauphiné impulse le dispositif LIBERTE
Plus de 250 à 5 000 salariés

Une communauté de communes – Les Vals du Dauphiné –, l’Etat – la sous-préfecture de La Tour-du-Pin –, une représentation patronale locale, le GICOB – Groupement interprofessionnel de coordination, réunissant plus de 300 entreprises du Nord-Isère, et des entreprises locales, se sont fédérés pour porter une dynamique de pacification sur l’ensemble du territoire. Objectif : accroître son attractivité.

La créativité, l’intelligence collective, la bienveillance, la confiance et le droit à l’erreur sont les valeurs portées par le dispositif LIBERTE – Laboratoire d’Innovation pour le Bien-être au travail, le rayonnement territorial l’Epanouissement des parties prenantes. Dans une perspective durable, les collectivités se proposent d’accompagner les entreprises dans une démarche vertueuse ; les entreprises mettront en œuvre des moyens de nature à favoriser le bien-être des salariés et se mettront au service du bien commun ; l’Etat accompagnera et soutiendra ces initiatives vertueuses. Dès 2020, le modèle devrait être dupliqué aux communautés d’agglomérations voisines.

Le groupe Socota. Un modèle industriel pacifié
Plus de 5 000 salariés

Créée en 1930, la division textile et habillement du groupe Socota, à Madagascar, emploie plus de 7 000 personnes. Au début des années 1990, l’entreprise a lancé une stratégie de transformation industrielle, opérant une réorientation de son appareil industriel du marché intérieur malgache vers les marchés internationaux : Afrique du Sud, Europe et Etats-Unis. L’entreprise intègre la fabrication de tissus et de vêtements, avec une offre de design et de services associés.

Socota représente une initiative sans précédent en Afrique Subsaharienne, alliant la compétitivité, la durabilité et la création d’emplois. L’axe de ce redéploiement est le système de valeur qui est parvenu à aligner l’organisation autour de la satisfaction du client – grandes enseignes internationales. Une politique active de développement des ressources humaines a permis de créer une adhésion forte autour de ces valeurs. Enfin, les investissements dans les valeurs sociales et environnementales ont contribué à la motivation des salariés. L’enjeu de Socota est de pérenniser son modèle dans un environnement international transformé.

Prix spécial du jury

L’Institut de l’Engagement. Un tremplin citoyen vers la formation et l’emploi
De 1 à 249 salariés

Créé en 2012, l’Institut de l’Engagement permet aux jeunes, qui ont révélé leur potentiel dans une période d’engagement citoyen, de se construire un avenir. Sa vocation est de promouvoir l’engagement de ses « lauréats » auprès d’écoles, d’employeurs et d’incubateurs. L’initiative leur permet ainsi de s’affranchir des barrières académiques, culturelles, sociales et financières. Avec un budget de 3,2 M€, l’association est exclusivement financée par des dons et subventions, dont 85 % proviennent du secteur privé.

2 000 bénévoles, dont l’action est confortée par un réseau de 350 partenaires – établissements de formations, entreprises, fondations, associations, collectivités –, œuvrent à un accompagnement professionnel, au parrainage et au soutien financier individualisé. Pour poursuivre sa mission, l’Institut de l’Engagement nécessite de convaincre toujours plus de partenaires sociaux-économiques, à l’échelon local, dans différents domaines d’activités, afin d’œuvrer avec eux à changer les pratiques dans une logique vertueuse. D’ores et déjà, 13 500 jeunes ont été accompagnés ; 3 600 ont suivi un programme complet, et depuis 2016, 700 nouveaux lauréats citoyens sont mobilisés chaque année.

Retrouvez toutes les informations sur les trophées de la Paix économique sur le site de la Chaire

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