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Recherche : Pourquoi certains entrepreneurs créent plus vite que d’autres

Si certains entrepreneurs créent leur société plus vite que d'autres, c'est parce que leurs choix initiaux ont un impact direct sur les délais. Une étude auprès d'un large échantillon de candidats à la création américains a mis en évidence trois de ces choix ; bon à savoir pour se lancer parmi les premiers !

Cet article de Erno Tornikoski est le sujet du 8ème numéro de GEM LAB Executive Summaries.

Créer une entreprise en un temps record ne garantit pas son succès et sa pérennité. Mais la créer trop tard la conduit forcément à l'échec. Voilà pourquoi les chercheurs se sont penchés sur les délais dans lesquels 207 porteurs de projets américains (issus d'un échantillon représentatif de 1200 candidats à la création) passaient à l'action, pour des activités allant du petit commerce à la high tech. Plus précisément, ils ont mesuré le temps qui s'écoule entre la toute première idée et le premier recrutement, ou le premier apport de capitaux externes.

39 mois en moyenne pour créer la société

Ce délai est en moyenne de 3 ans et 3 mois, mais il existe de fortes variations par rapport à cette valeur. Elles s'expliquent par trois facteurs principaux.

Le premier, sans surprise, est la connaissance par l'entrepreneur du domaine dans lequel il s'engage. « Plus il est en terrain familier, plus il crée rapidement. Notamment parce que les investisseurs lui font davantage confiance » commente Erno Tornikoski, l'un des chercheurs. Deuxième facteur de rapidité, plus surprenant : la nouveauté technologique de l'offre.

De nombreux articles de recherche ont établi que les offres technologiques étaient les plus longues à élaborer et à lancer. Or, les quelque 21 % des créateurs de l'étude qui misent sur la haute technologie créent leur société bien plus vite que la moyenne.

Certes, ces résultats ont été relevés sur une période ancienne, à partir d'un traité de libre-échange entré en application il y a 25 ans. « Mais depuis, le rythme auquel les entreprises se transforment et s'adaptent n'a cessé de s'accélérer ; de plus, leur culture et leur fonctionnement interne n'ont pas vraiment changé » estime Shan Zhao. Autrement dit, n'enterrons pas trop vite l'idée du dirigeant unique, à la fois président et directeur général : il n'a peut-être pas fini de nous surprendre.

« Sur ces marchés, la prime aux premiers entrants est très forte. Les entrepreneurs le savent et c'est sans doute ce qui dicte leur comportement. »

Nouveau marché : danger, ralentissez

Troisième et dernier facteur qui conditionne la rapidité de création : l'existence préalable d'un marché pour l'offre de l'entreprise. Se lancer sur un marché déjà en place et bien balisé (exemple : le lancement de l'iPhone sur le marché des smartphones) permet d'aller vite, pour recruter des talents comme pour attirer des financements.

A l'inverse, viser un marché qui reste à créer, sur lequel il n'existe ni références, ni historique, (exemple : le lancement de l'iPad, toute première tablette proposée au monde) contribue à freiner le processus de création : recrutements et financements se font davantage attendre.

A retenir

  • Les choix initiaux du créateur (type d'offre, nouveauté technologique de l'offre, marché existant ou à créer) ont un impact sur le délai de concrétisation de son projet
  • Pour créer vite, mieux vaut choisir un domaine que l'on connaît et une offre qui apporte de la nouveauté technologique
  • Un nouveau marché, même s'il semble tentant, tend à ralentir le processus de création

D'après l'article

Timely creation of new organizations: The imprinting effects of entrepreneurs' initial founding decisions
Erno T. Tornikoski & Maija Renko
M@n@gement, à paraître

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