
Sur les marchés concurrentiels, l’innovation et la R&D s’avèrent cruciales pour assurer la pérennité des entreprises. Conséquence : les organisations développent des stratégies de protection de leur R&D. Toutefois, la complexification des technologies nécessite de recourir à des partenaires externes pour conduire des projets innovants… De récentes recherches confirment qu’en dépit des risques inhérents à l’open innovation, les bénéfices sont supérieurs aux risques.
L’impact positif de l’externalisation de la R&D
« Notre étude confirme qu’externaliser la R&D produit généralement un effet positif sur la performance de l’innovation. Toutefois, au bout d’un certain temps, plus l’entreprise externalise, plus les retours sont faibles, » assure Isabel-Maria Bodas-Freitas. Un autre facteur doit être pris en considération : la mise ne œuvre de stratégies de protection de la R&D limitant la fuite, peut impacter les effets positifs de l’open innovation.
Les résultats de cette étude soulignent le fait que les entreprises qui redoutent la fuite des connaissances et cristallisent d’abord sur l’enjeu de protéger leur R&D ne seront pas en capacité de retirer les bénéfices de l’open innovation. Toutefois, pour les entreprises ayant un haut niveau d’externalisation de la R&D, cette stratégie de protection pourrait réduire les conséquences d’une externalisation excessive, en préservant les informations clés, propres à l’entreprise, et en réduisant la charge mentale des salariés.
Vous ne pouvez pas mettre en place une stratégie sans vous préoccuper de l’autre
Trouver un équilibre entre le secret et l’ouverture
« Ces recherches soulignent la nécessité pour les managers de considérer l’innovation externe et la protection des connaissances de manière intégrée. Vous ne pouvez pas mettre en place une stratégie sans vous préoccuper de l’autre », explique Isabel-Maria Bodas-Freitas.
Chaque entreprise a des caractéristiques uniques. En conséquence, il est impossible d’établir une règle permettant de connaître le point d’équilibre entre la culture du secret et l’ouverture. Toutefois, Isabel-Maria Bodas-Freitas a relevé que, de façon générale, si une entreprise détient un faible niveau d’externalisation de sa R&D, il y a peu de raisons de craindre les fuites de connaissances, et cela devrait constituer une moindre priorité.
Pour les entreprises disposant d’un haut niveau d’externalisation de la R&D, les stratégies de protections des savoirs peuvent être bénéfiques, seulement si elles sont intégrées de manière à quand même tirer profit des avantages à externaliser les flux de connaissances.