
Depuis 10 ans, en France, les crèches d’entreprises témoignent d’un véritable engouement. Rien d’étonnant : elles s’affirment comme un sérieux support de productivité et de qualité de vie au travail dans une période bousculée de la vie parentale. Les entreprises, petites et grandes, comme les salariés en sont les premiers ambassadeurs.
Comment naît une crèche d'entreprise ?
Contact
Aurélie Jean
07 69 54 61 78
« Nous sommes soit contactés par les futurs parents, salariés d'une TPE/PME ou d'un grand groupe. Ces derniers effectuent ensuite le relais auprès de la direction des ressources humaines, pour la mise en place d'une solution de garde inter-entreprises.
Ou bien alors, c'est l'entreprise elle-même, investie dans une démarche RSE de qualité de vie au travail et d'égalité professionnelle hommes/femmes qui nous sollicite directement, » explique Aurélie Jean, GEM ESC 2003, et responsable de développement des crèches d'entreprises People & Baby dans les Alpes Maritimes, depuis début 2017. Leader des réseaux de crèches en ligne avec crechespourtous.com, People & Baby fédère plus de 1 000 structures partenaires conventionnées par la CAF et agréées par la PMI.
600 entreprises et 80 municipalités ou collectivités affiliées
Créé en 2004, à Paris, le réseau People & Baby est une initiative privée, cofondée et dirigée par Odile Broglin, infirmière-puéricultrice de formation, et Christophe Durieux. Elle est la première entreprise de crèches indépendante, familiale et française, détenue à 100 % par ses deux fondateurs.
Aujourd'hui, People & Baby emploie 3 000 professionnels de la petite enfance et collabore avec 600 entreprises au plan national, start-up, PME et grands comptes, tels Thales ou HP, à Sofia Antipolis et Grenoble. 7 500 enfants ont été accueillis, en 2016, au sein de ses 260 crèches réparties dans l'hexagone. A l'instar d'autres initiatives privées, le réseau national de solutions de garde fleurit, partout en France, à la demande et à la mesure des besoins des entreprises et de leurs salariés.
Productivité augmentée
« Pour les parents, le choix d'un mode de garde collectif répond à des enjeux financiers et organisationnels, note Aurélie Jean. Bien au-delà, c'est un fait : la qualité du mode de garde impacte directement la productivité des parents salariés, puisque l'on observe de plus en plus un fort investissement du père, et bien moins d'antagonisme entre sphère privée et sphère professionnelle. Y compris du côté des entreprises. Le salarié se sent reconnu et valorisé par la prise en compte de ses contingences organisationnelles.
L'entreprise, quant à elle, trouve-là un levier de fidélisation pour des collaborateurs aux compétences pointues, de plus en plus volatiles. Elles y trouvent aussi un puissant vecteur d'image en termes de RSE, axé sur l'égalité professionnelles hommes/femmes et la qualité de vie au travail. »
Quelle est la valeur ajoutée d'une crèche d'entreprises ?
Pour les entreprises
- La crèche d'entreprise réduit, voire supprime l'absentéisme des jeunes parents. Les crèches d'entreprises accueillent les enfants malades. Les directrices de crèches sont généralement puéricultrices, et sont habilitées à délivrer aux enfants malades des médicaments, sur prescription médicale.
- La crèche d'entreprise est un argument de poids à l'embauche pour les start-up, les TPE et PME en recherche de hauts potentiels… qui se démarquent et font la différence.
Pour les salariés
- Les crèches d'entreprises offrent la certitude d'une place en crèche, au prix d'une crèche publique (voir encadré). Surtout, l'accueil est flexible, pour la gestion des impondérables (maladies récurrentes de la petite enfance), modulable en termes d'amplitudes horaires, et fiable.
- Une crèche d'entreprise encourage la reprise du travail, sans poser de congé parental, préjudiciable au parcours professionnel de la mère, grâce à un accueil souple et régulier, auquel s'ajoutent les accueils « d'urgence » (en cas d'absence de la Mamie, ou de la nounou dans le cas d'une combinaison des modes de garde collectif/domicile).
Un crédit d'impôt pour les entreprises
En 2003, en France, pour pallier le manque de crèches municipales, les pouvoirs publics ont libéralisé le marché de la garde d'enfants. Dès 2006, les crèches privées comptaient 1 000 places ; en 2009 : 8 000 places ; en 2012 : 20 000. En 2016 : 40 000 places ont été créées. L'Etat a assorti cette libéralisation d'un crédit d'impôt, à destination des entreprises, leur permettant de déduire 50 % des frais de crèche, remboursés l'année N + 1. Le dispositif est conforté par une diminution de l'impôt sur les sociétés. Par ailleurs, certains comités d'entreprises pondèrent une partie du coût occasionné par la crèche interentreprises. Et, au final, l'Etat prend en charge jusqu'à 83 % du coût de la garde privée. Pour les parents, le coût reste identique à celui d'une crèche municipale, avec des prestations de crèches privées : les couches et le lait sont fournis, et l'alimentation des enfants est au minimum issue pour moitié de l'agriculture biologique.