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Commerce responsable : des étudiants mis au défi par Casabio

Casabio, défi de la rentrée à Grenoble Ecole de Management
Publié le
16 Novembre 2018

Dans le cadre du « Défi de la rentrée », à Grenoble Ecole de Management, les jeunes recrues du Programme Grande Ecole se sont prêtées au serious game Tech It, appliqué à des problématiques d’entreprises. A la clé, innovation et créativité managériale ! Retour d’expérience avec Casabio.

Du 17 septembre au 3 octobre dernier, Grenoble Ecole de Management a lancé « le Défi de la Rentrée » pour accueillir les nouveaux étudiants du Programme Grande Ecole. Le premier jour, les étudiants, organisés en équipe, ont franchi les étapes clefs d’un jeu de piste, afin d’acquérir des informations, des outils, des réflexes utiles pour leur mission collective finale : concevoir, à l’échelle de leur promotion, des idées de produits ou de services nouveaux pour la société de demain. Un professeur coach et un référent diplômé de GEM les ont guidés durant leur parcours.

Les étudiants se sont ensuite frottés au jeu Tech It, un serious game développé par GEM, support d’innovation. En s’appuyant sur le jeu, leur mission a consisté à mettre au jour 152 idées de produits ou de services innovants, créées ensemble à destination des entreprises partenaires : April, Collaborative Energy, Décathlon, FM Logistic, STMicroelectronics… Parmi celles-ci, l’enseigne grenobloise Casabio a mis les étudiants au défi, et s’est prêtée au jeu du retour d’expérience.

Casabio. Un modèle de management responsable 

Née à Grenoble en 1978, Casabio est une enseigne alimentaire bio indépendante, affiliée à Biocoop, depuis 1996, premier réseau coopératif national (440 magasins en France). Yann Laurent, qui dirige aujourd’hui trois magasins bio, à Grenoble et Saint-Egrève, est gérant salarié de Casabio depuis 2003, passée de SARL au statut SCOP.

Issu du monde de la grande distribution, Yann Laurent a dès 2003 voulu rompre avec « les méthodes de management fondées sur la peur, et privilégier un management centré sur la confiance et l’autonomie des collaborateurs », précise-t-il. Cette posture a porté ses fruits sur un marché en croissance : Casabio réalise aujourd’hui 10 M€ de chiffre d’affaires annuel (contre 3 M€ en 2003), passant de 15 à 62 collaborateurs.

Le jeu des questions/réponses

Les étudiants ont donc planché sur les ressorts et les améliorations possibles de ce modèle managérial, en adoptant une vision à 360 degré de l’environnement de l’entreprise. « Je leur ai délivré un maximum d’informations sur l’organisation, les grands principes managériaux, et sur les avantages et les limites du modèle. Le point d’ancrage consistait à tendre vers des interactions plus respectueuses. Car je n’ai pas la science infuse » ! souligne Yann Laurent. Trois interventions successives d’une heure trente au total, auprès de trois groupes d’étudiants différents, ont été faites en amphi, laissant la place très vite au jeu des questions/réponses. « L’intérêt des étudiants était vif, et les préconisations intéressantes. »

Des défis pour une transformation toujours plus équitable

Les défis relevés par les étudiants de GEM ? La création d’une interface qui permettrait d’accroître la mise en lien entre les producteurs et les clients en circuits courts. A la clé, la production d’un mini-film présentant un produit phare, commercialisé par l’entreprise. Des conseils ont été prodigués sur les accroches, la façon de donner envie…

Casabio pratique le commerce équitable. « Les problématiques de géopolitique ont été creusées : où, auprès de qui et comment Casabio s’approvisionne en Europe et dans le monde ? Comment améliorer encore l’éthique en matière d’approvisionnement ?

Comment accroître les soutiens aux producteurs locaux ? L’enjeu étant de garantir un équilibre sur l’ensemble de la chaîne, du producteur au consommateur final. En ligne de mire : la rémunération décente des agriculteurs – afin qu’ils soient en capacité de vivre de leur travail  –, et le maintien de prix accessibles pour les consommateurs, » précise Yann Laurent.

Parmi les projets innovants, notons la volonté de Casabio de salarier prochainement un agriculteur. « L’objectif est de sécuriser notre approvisionnement et d’assurer dans le même temps un revenu garanti au producteur, » conclut Yann Laurent.

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